Norvège Protection de la nature et sciences participatives en Norvège

Chaque jour, vous participerez à un ou deux projets visant la protection de la nature, avec des actions concrètes. Sur le terrain, vous pourrez acquérir des connaissances scientifiques via des programmes à long terme menés en collaboration avec des professionnels de la recherche. Votre séjour, en plus de vous apporter contemplation et dépaysement, sera placé sous le signe de l'utilité, pour la science comme pour les locaux, humains et non-humains.

Programme :

Jour 1 : vol vers Tromsø en Norvège                                                                                     

Nuit : Gîte

Vol, puis accueil par Jean-Baptiste Strobel (guide français) et Delphin Ruché (directeur de l’ONG Norvégienne Wild Lab Projects) à l'aéroport de Tromsø. Installation au gîte commun où nous en profitons pour faire connaissance et vous parler du déroulement du séjour. Diner libre.

Jour 2 : Immersion en douceur, avec une randonnée de découverte du milieu Arctique

Nuit : Gîte

Après un petit déjeuner au gîte, Jean-Baptiste et Delphin vous proposent une randonnée d’initiation aux sciences participatives dans les montagnes de l’Île à la Baleine (Kvaløya). Il faut du temps pour atterrir dans un endroit aussi dépaysant, et nous prenons donc cette journée pour nous familiariser avec l’environnement arctique, les fjords, le climat, la faune, la flore et la culture locale. Cette journée sert aussi à faire connaissance, c’est important ! Nous démarrons ensemble du gîte en van, et après un trajet interrompu de pauses (si un renne, une loutre ou un pygargue sont aperçus par exemple), pique-nique dans le sac à dos, nous partons pour une randonnée de 5km et 450 m de dénivelé positif, entre deux fjords sur les sommets de l’Île à la Baleine. Le circuit est une randonnée facile, et travers une grande diversité de milieux, depuis les plages aux eaux turquoises jusqu’au sommets couverts de toundra alpine en passant par des tourbières et les forêts de bouleaux. Nous nous concentrerons sur trois projets de sciences participatives en cours (cairns, feux de camps et inventaires faune-flore) pour que chacun gagne en indépendance les jours suivants. Retour au gîte dans l’après-midi, et repas collectif au gîte.

Observation possible : Faucon gerfaut, faucon pèlerin, buse pattue, pygargue à queue blanche, Gorgebleue à miroir, oiseaux marins, loutre d’Europe, renne, entre autres.

Jour 3 : Mouettes tridactyles le matin, chouettes l’après-midi.                                              

Nuit : Gîte

Les sciences participatives comme outil de protection de la nature, c’est ce que nous allons voir aujourd’hui, avec deux projets phares de Wild Lab Projects.

Le premier concerne la Mouette tridactyle, une espèce en danger d’extinction en Norvège. Les effectifs de cette petite mouette aux traits délicats ont diminué de 80% au cours des 30 dernières années, et le déclin s’accentue. Victime des changements climatiques, de la pollution et de la surpêche, la mouette tridactyle déserte ses lieux de reproduction historiques (les falaises) et s’installe en ville, qui lui offre un refuge contre ses prédateurs naturels. Cette présence est perçue par certains habitants comme une intrusion à combattre par tous les moyens. Wild Lab Projects et ses partenaires défendent au contraire l’idée qu’une coexistence pacifique est possible, et même nécessaire. En utilisant des méthodes développées en partenariat avec l’institut norvégien pour la recherche sur la nature (NINA), nous prenons la matinée pour contribuer au suivi scientifique des mouettes nichant en ville et sur des structures spécialement conçues pour elles.

Vers midi, nous prendrons un pique-nique en ville ou dans la nature, selon la météo et l’envie générale. Après quoi, nous filons vers Tromsdalen, une large vallée abritant trois espèces de chouettes qui font l’objet d’un programme de recherche et de conservation depuis 1978. La Chouette épervière, la Chouette de Tengmalm et la Chouette chevêchette sont des espèces typiques de l’Arctique. Les deux premières peinent à trouver des loges pour installer leur nid, du fait de l’absence de vieux arbres à l’échelle de la Scandinavie. Les premiers nichoirs ont été installés en 1978, et le réseau en compte aujourd’hui plus de 500 dans le comté de Troms. Nous prenons l’après-midi pour installer de nouveaux nichoirs, contrôler ceux qui sont en place et baguer des jeunes et des adultes si l’opportunité se présente.

Retour au gîte en fin de journée et repas collectif au gîte.

Jour 4  : Feux de camp sur l’Île de la Baleine                                                                            

Nuit : Gîte

Après le petit déjeuner au gîte, nous partons du gîte en van et rejoignons l’Île de la Baleine (Kvaløya), en passant par des fjords, des montagnes et des petits villages typiques du nord de la Norvège. Notre mission aujourd’hui : cartographier les feux de camps qui parsèment les cols, les bords de lacs et les plages photogéniques fréquentés par les chasseurs d’aurores boréales en hiver. Ce projet de sciences participatives est une collaboration entre Wild Lab Projects et des chercheurs de l’institut norvégien pour la recherche sur la nature (NINA). Entre septembre et avril, lors de la période des aurores, d’innombrables chasseurs d’aurores allument des feux de camps, généralement directement sur le sol, collectent du bois mort, coupent des branches et laissent des buches calcinées. Ce projet a pour but de quantifier l’ampleur de ces dégradations, d’étudier l’évolution de ces usages, de sensibiliser l’opinion et de promouvoir des pratiques plus respectueuses de la nature inspirées du mouvement « Leave-No-Trace ». Nous prendrons notre mission à cœur, mais n’oublierons pas de profiter du paysage, d’observer la faune et la flore, de faire des pauses photo lorsque les occasions se présentent et de savourer un pique-nique en pleine nature.

Retour au gîte en fin de journée et repas collectif au gîte.

Jour 5 : Cairns

Nuit : Gîte

Après le petit-déjeuner, nous prenons de l’altitude sur une des montagnes les plus riches de la région du point-de-vue botanique. Cette fois-ci, nous nous attardons sur les cairns, ces tas de pierres qui sont censés baliser les chemins, mais que l’on retrouve désormais à peu près partout dans la nature. La multiplication des cairns pose des problèmes de sécurité, en induisant en erreur les randonneurs lorsque la visibilité diminue. De plus, les cairns érigés loin des chemins balisés contribuent à la multiplication des sentiers, aggravant l’érosion des sols dans des zones où la végétation est déjà fragile. Ramasser un caillou pour l’ajouter à un cairn ou en créer un nouveau semble anodin. Mais dans les zones fréquentées, ce comportement a des conséquences négatives pour de nombreuses espèces de plantes arctiques, pour qui chaque caillou offre potentiellement une protection contre le vent et le froid.

Ce projet de sciences participatives vise à suivre l’évolution du nombre de cairns sur un site sensible, et encourager des pratiques plus respectueuses de la nature. Ensemble, nous chercherons ces cairns, entrerons leur position avec un GPS, prendrons des photos et les décrirons en suivant une méthode simple élaborée avec notre partenaire scientifique. Cette journée en montagne nous offrira aussi de nombreuses occasions pour s’émerveiller en prenant le temps de savourer ces moments privilégiés.

Retour au gîte en fin de journée et repas collectif au gîte.

Jour 6 : Passereaux et pollution lumineuse                                                                              

 Nuit : Gîte

Bien que Tromsø soit à 350 km au nord du Cercle Polaire, l’influence du Gulf Stream tempère le climat et à basse altitude les forêts sont d’une luxuriance stupéfiante. Elles sont naturellement dominées par le bouleau, et un dense sous-bois de fougères, de mousses et de plantes à baies (myrtille, chicoutai, camarine noire, raisin d’ours, airelle des marais, airelle rouge, etc.). Nous passons la journée dans l’une de ces forêts enchantées, dans le cadre d’un projet de sciences participatives visant à mieux comprendre l’effet de la pollution lumineuse sur les oiseaux chanteurs (mésanges, rouges-queues à front blanc et gobemouches noirs). Nous ne verrons pas de lumières artificielles en juin puisque le soleil ne se couche pas à cette période, mais nous documenterons ses effets en participant à cette étude menée en partenariat avec une chercheuse de l’université de Tromsø. Nous contrôlerons des nichoirs, baguerons poussins et adultes, rempliront les stations de nourrissage et collecteront les cartes mémoires de appareils photos automatiques. En juin, la forêt du site d’études est très riche en espèces d’oiseaux de forêts et zones humides, et nous en profiterons pour écouter et observer tout ce que la nature met à la portée de nos sens.

Jour 7 : Restauration de forêts de laminaires                                                                    

Nuit : Gîte

En ce dernier jour, vous avez la possibilité de participer aux efforts de restauration des forêts sous-marine de laminaire dans la région de Tromsø. Il s’agit d’un projet à long-terme de sciences participatives, fruit d’une collaboration entre Wild Lab Projects et quatre instituts de recherche norvégiens. Notez que cette activité est encadrée par des professionnels certifiés, qu’elle est accessible à tou (aucune expérience de plongée n’est requise) et que la priorité est donnée au confort et à la sécurité des participants.

Les forêts sous-marines de laminaire (kelp forests en anglais) disparaissent autour du monde. En Norvège, plus de 80% de ces forêts ont disparus, remplacés par des déserts biologiques dominés par les oursins. La surpêche, amorcée dans les années 70, est en grande partie responsable de l’effondrement des populations de prédateurs naturels des oursins (gros poissons notamment). Les oursins jouent un rôle précieux dans un écosystème équilibré, mais sans prédateurs, ils prolifèrent. C’est une catastrophe écologique planétaire majeure, et pourtant largement ignorée car elle se déroule sous la surface, invisible. Ces forêts produisent d’énormes quantités d’oxygène, capturent du CO2, réduisent l’acidité des océans, protègent les côtes de l’érosion de vagues, servent de nurserie aux poissons et abritent une biodiversité extraordinaire.

Les efforts auxquels vous participerez visent des secteurs autour de Tromsø. Vous prendrez une part active aux efforts de restauration en cours, dans l’eau (avec palmes masque, tuba, et combinaison adaptée) ou depuis la terre si vous préférez assister les plongeurs et effectuer les mesures nécessaires sur les oursins. Les plongées durent environ une heure, en apnée (sans bouteilles), et les actions de restauration suivent les méthodes développées en collaboration avec l’institut norvégien pour la recherche sur l’eau (NIVA).

Jour 8 : Retour                                                                                                                            

Aujourd'hui retour vers le sud, départ selon vos choix en avion ou par transport terrestre (bus/train).